BORDEAUX MERIADECK – BORDEAUX METROPOLE
1 IDENTITE DU BÂTIMENT OU DE L’ENSEMBLE
Nom usuel du bâtiment : Bordeaux-Métropole
Variante du nom : Hôtel de la CUB – CUB
Numéro et nom de la rue : rue Jean Fleuret – îlot 7
Ville : Bordeaux 33000
Pays : France
PROPRIETAIRE ACTUEL
Nom : Bordeaux Métropole
Adresse : esplanade Charles de Gaulle 33000 Bordeaux
Téléphone : 05 56 99 84 84
ETAT DE PROTECTION
Type : Situé dans le périmètre de la ville de Bordeaux inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO
Date : 2006
Type : Plan Local d’Urbanisme de Bordeaux-Métropole
Date : 2007 – modifié en 2014 fiche B9029 – PLU décembre 2016
ORGANISME RESPONSABLE DE LA PROTECTION
Nom : Ville de Bordeaux
Adresse : Hôtel de Ville, Place Pey-Berland 33000 Bordeaux
Téléphone : 05 56 10 20 30
2 HISTOIRE DU BÂTIMENT
Commande
En mars 1974, la Communauté Urbaine de Bordeaux créée en 1967, commande à Jean Willerval un bâtiment dont la taille permettra d’abriter les bureaux de la métropole. Jean Willerval, architecte coordinateur de l’ensemble de l’opération de rénovation du quartier Mériadeck, fera de ce bâtiment le seul signal, une tour de 89 mètres, visible depuis toute la ville.
En 2015, la CUB prend le nom Bordeaux Métropole.
Architectes
Jean Willerval
Autres architectes et intervenants
Paul Lagarde – Branko Vulvic
Pierre Garcihe, pour le mobilier d’origine
Alain Triaud pour la restructuration de 2008
Atelier Provisoire, pour la restructuration de 2008 (étage du président de la CUB)
P. Deverne pour l’œuvre artistique au titre du 1%.
Ingénieurs
OTH
Date de la commande mars 1974 – 1975
Durée du chantier 1975 – 1977
ETAT ACTUEL DU BÂTIMENT
Usage
Bureaux, accueil du public.
Etat du bâtiment
Importante restructuration en 2008.
Résumé des restaurations et des autres travaux conduits, avec les dates correspondantes
1975 : le permis de construire est modifié ; Jean Willerval obtient l’autorisation de construire 6 étages supplémentaires sur la plus haute tour, qui passe ainsi de 13 à 19 étages, soit 89,50 m NGF.
2008 : restructuration totale des bâtiments: réaménagement de tous les niveaux de l’immeuble, aménagement des étages correspondant aux « tailles de guêpe », végétalisation des toitures et du hall, création d’un jardin potager au sommet de la tour, mise en place d’une verrière sur l’atrium du restaurant, suppression des bassins autour du bâtiment, végétalisation des façades de la Salle du Conseil, remplacement de la totalité des menuiseries et façades vitrées, modification des revêtements de façade, mise aux normes incendies, avec modifications des accès extérieurs.
L’ajout d’un escalier extérieur en façade ainsi qu’une construction en lamelles d’alu vert bronze ne paraît pas sur le permis de construire ; la Métropole reconnaît son erreur et propose un nouvel aménagement qui est accepté par les services de l’urbanisme. Malheureusement, à ce jour, les travaux n’ont pas été faits et la construction qui abrite l’escalier de secours masque totalement les perspectives entre les immeubles.
La totalité du mobilier d’origine du grand hall, œuvre de Pierre Gariche, conservée jusqu’alors, a été remplacée.
L’œuvre de P. Deverne appelée « tapisserie » est un panneau de lamelles métalliques de 10 mètres de long sur 2,60 mètres de haut ; elle représente la vision futuriste de l’auteur d’une ville moderne. Après avoir été démontée et stockée dans les archives de Bordeaux Métropole pendant plusieurs années, elle a été ré-installée dans la salle des conseils.
3 DESCRIPTION DU BÂTIMENT
L’Hôtel de Bordeaux Métropole fait partie de l’alignement majestueux des bâtiments qui longent le parc central du quartier constitué par l’Esplanade Charles de Gaulle.
Le bâtiment se compose de 3 corps de bâtiments, la grande tour, haute de 19 étages, la tour basse, haute de 9 et 11 étages, et la Salle du Conseil.
La surface occupée est de 44 196 m2 dont 15 550 de bureaux, 1590 de salles de réunion, un logement gardien, 435 places de stationnement, un restaurant, une cafétéria, une salle de repos, une bibliothèque, un local pour les archives.
Après sa restructuration de 2008, la surface des bureaux a presque doublé et atteint 95 000 m2.
Le hall d’accueil est ouvert à la fois en rez-de-rue sur la rue Jean Fleuret et sur la dalle, face à l’esplanade Charles de Gaulle. Il est constitué d’un imposant hall central autour duquel s’articulent les bureaux.
Le bâtiment respecte la totalité du cahier des charges alors imposé à la totalité des constructions du quartier, rédigé par Jean Willerval lui-même, en 1967, architecte coordinateur de l’opération de rénovation du quartier Mériadeck, mais il en adapte clairement certaines, dont la hauteur des constructions, ou encore le plan en croix.
D’une part, le bâtiment est la plus haute tour du quartier, avec un total de 19 étages sur dalle, rompant ainsi les limitations de hauteur imposées sur le quartier. Jean Willerval obtient en 1975 l’autorisation de porter la hauteur de la grande tour de 13 à 19 étages, mettant son bâtiment à 89,50 m NGF. Ce sera le premier IGH du quartier.
D’autre part, la notion de plan en croix est sérieusement adaptée : la tour basse correspond à l’association de 4 croix, la figure générale s’apparentant donc davantage à un bâtiment à redent qu’à l’expression claire d’une croix. La grande tour, en revanche, affiche une forme en croix, mais les murs des angles creux de la croix sont aveugles, ignorant la justification faite par la Charte d’Athènes du plan en croix (démultiplication des surfaces vitrées).
La tour haute, se compose de 3 blocs d’étages séparés par un niveau plus étroit formant une taille de guêpe intermédiaire qui permet d’alléger la perception visuelle. Lors de la restructuration de 2008, ces espaces ont été aménagés, et des vitrages ont partiellement comblés ces vides. Positionnés en retrait, le rétrécissement de ces tailles de guêpes ne gêne pas le visuel d’origine qui reste cependant lisible, et est parfois mis en lumière le soir venu.
Les façades sont en éléments béton préfabriqué, les poteaux intérieurs et du péristyle sont en béton banché à la planchette, coulé sur place. Les menuiseries, vitrages et teintes des bétons respectent les préconisations du cahier des charges de l’ensemble de l’opération de rénovation du quartier.
La Salle du Conseil et deux blocs de la tour basse étaient habillés d’éléments en terres cuites. Ceux-ci furent supprimés lors des travaux de rénovation de 2008 : les murs de la Salle du Conseil furent végétalisés, ceux des 2 blocs de la tour basse, recouverts de cassettes en aluminium laqué, dans des tonalités vertes.
Les espaces du rez-de-dalle, entièrement vitrés, présentaient en façade des biais à 45°. La rénovation de 2008, si elle a conservé ces grandes surfaces vitrées, les a en revanche alignées au corps du bâtiment. La totalité du rez-de-dalle a conservé sa transparence complète sur la dalle.
Le bâtiment était posé au centre de plusieurs bassins, au revêtement de pierres volcaniques. A l’exception du bassin autour de la Salle du Conseil, tous les autres furent supprimés et remplacés par des espaces plantés de végétaux.
4 RAISONS JUSTIFIANT LA SELECTION EN TANT QUE BÂTIMENT DE VALEUR REMARQUABLE ET UNIVERSELLE
1 – appréciation technique
C’est un ensemble de 3 bâtiments conçus par Jean Willerval. La tour de 89 m est visible du centre historique : Jean Willerval avait insisté pour avoir l’accord du maire sur la construction d’une tour dominant le quartier pour le situer depuis plusieurs points très éloignés (quais, boulevards), une sorte de signal pour marquer l’existence du nouveau quartier.
C’est le seul bâtiment de Mériadeck dépassant 43 m NGF, et de ce fait visible des autres quartiers. Il bénéficie dès sa construction d’un réseau de fluides permettant de le raccorder à la géothermie en 1981.
Depuis sa restructuration de 2008, le bâtiment a doublé sa surface de bureaux. La géothermie et des panneaux solaires contribuent aux économies d’énergie.
2 – appréciation sociale
Aux côtés de l’Hôtel de Région et du Conseil Général, l’immeuble de Bordeaux Métropole fait partie des centres d’administration importants de l’agglomération.
Il y règne une très grande activité quotidienne avec plus de 2000 membres du personnel et des services accueillant du public.
Des ateliers et conférences liés au développement de la Métropole y sont organisés, ainsi que des expositions dans son hall d’accueil.
3 – appréciation artistique et esthétique
Plus haute tour du quartier, le bâtiment s’intègre totalement à son environnement, en particulier grâce aux matériaux utilisés : panneaux préfabriqués de béton à granulats, béton banché coulé sur place, teinte des vitrages, etc.
Le travail de Jean Willerval sur le béton, caractéristique de ses recherches à cette époque, est très bien illustré dans le bâtiment : les matériaux constructifs restent visibles, tout comme les traces des banches, exprimées comme éléments décoratif.
Un soin particulier a été apporté sur les différents matériaux : revêtement de terre cuite, galets de pierre volcanique, habillage en inox pour les cages d’ascenseur, etc.
Chaque élément, qu’il soit structurel ou technique (bouches d’aération, escaliers, poutres en console, etc…), a bénéficié d’un dessin soigné et architectural.
Si la restructuration de 2008 a appauvri le dessin général du bâtiment, et effacé de nombreux détails, elle en a tout de même conservé l’esprit général, en se pliant aux besoins techniques et normatifs actuels.
Une sculpture de François Cate Pacos est installée dans ce bassin : elle évoque des étraves de bateaux de profil et de face, deux carapaces qui s’entrouvrent sous la force d’une dynamique interne. Elle est en bronze poli, mesure 5,30 m de long, 3,30 m de haut, 2 m de large et pèse 45 tonnes.
4 – arguments sur le statut canonique (local, national, international)
L’immeuble de Bordeaux Métropole est l’une des rares tours du quartier, mais également de Bordeaux. Jean Willerval, son auteur, mais également architecte coordinateur de l’ensemble de l’opération de rénovation du quartier, a souhaité que son bâtiment soit le signalement du quartier, visible depuis toute la ville.
Inscrits dans le périmètre déterminé par Jean Royer et Jean Willerval pour la rénovation urbaine du quartier de l’hôtel de ville, les bâtiments respectent en tous points les exigences architecturales imposées.
DOCUMENTATION / ARCHIVES
Archives écrites, correspondance, etc. …
Archives Municipales de la ville de Bordeaux,
Fonds moderne des archives municipales 538 O 1
Fonds Mériadeck de la Mémoire de Bordeaux
Le magazine de la CUB : Flash CUB 1999
Publication EDF: Bordeaux Mériadeck Rénovation tout électrique 1980
Plaquette de présentation des locaux en 2008
PC 74 Z 0290
75 Z 0042
08 Z 0033 (A et B): modification des couleurs et de l’entrée sur rue, couverture du patio, rajout d’une structure en menuiserie alu sur une toiture.
Correspondances, plan de masse.
Le Point 15 mars 2007.
Dessins, photographies, etc…
journal local Sud-Ouest.
PHOTOGRAPHIES ET ARCHIVES VISUELLES
Photographies et dessins récents
Bordeaux Métropole : archives de la ville de Bordeaux, archives de Bordeaux Métropole
Photographies Sauvegarder Mériadeck
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