BORDEAUX MERIADECK – LE CENTRE
1 IDENTITE DU BATIMENT OU DE L’ENSEMBLE
Nom usuel du bâtiment : LE CENTRE
Variante du nom : UFFI – SCI Les Tours
Numéro et nom de la rue : 9 terrasse Front du Médoc – rue Robert Lateulade – Ilot 2 parcelle KA 8.
Ville : Bordeaux 33000
Pays : France
PROPRIETAIRE ACTUEL
Nom : copropriétaires privés
Adresse : 9, terrasse Front du Médoc, Bordeaux 33000
Téléphone :
ETAT DE PROTECTION
Type : situé dans le périmètre de la ville de Bordeaux inscrit au Patrimoine Mondial de l’UNESCO
Date : 2007
Type : Plan Local d’Urbanisme de Bordeaux-Métropole.
Date : 2006, modifié en 2014 – fiche B9029
ORGANISME RESPONSABLE DE LA PROTECTION
Nom : Ville de Bordeaux
Adresse : Hôtel de Ville, place Pey-Berland 33000 Bordeaux
Téléphone : 05 56 10 20 30
2 HISTOIRE DU BÂTIMENT
Commande 1973
Architectes Francisque Perrier
Autres architectes et intervenants Jean Willerval
Contractants Union Foncière et Financière (UFFI)
CHRONOLOGIE
Date du concours 1973
Date de la commande 1974
Période de conception 1974-75
Durée du chantier 1974 -1976
Usage Logements
Etat du bâtiment
Très bon – entretien courant et peintures. Les halls ont été modernisés.
Résumé des restaurations et des autres travaux conduits, avec les dates correspondantes
1975 : une modification est effectuée au niveau du 2ème étage des bâtiments sur la dalle et concerne les façades : les 2 bâtiments, à l’origine séparés, sont reliés par un bâtiment bas construit à partir du 2° étage et ne comprenant que 3 étages, formant une sorte de pont. Cette modification, visible sur la maquette de présentation du quartier de 1970 et sur la maquette du bâtiment de 1973 n’a été faite qu’au moment de la fin de la construction.
Les peintures extérieures blanches des balcons arrondis sont régulièrement refaites.
3 DESCRIPTION DU BATIMENT
L’immeuble Le Centre fait partie des bâtiments de logements du quartier Mériadeck. Il se situe sur la dalle Nord-Ouest du quartier, où se côtoient immeubles de bureaux (Tour 2000, Ociane, Rectorat, etc.) et immeubles de logements (L’Erika). Contrairement à la majeure partie des immeubles de logements du quartier, il ne comporte aucun local de bureau.
Initialement accessible uniquement par la dalle, un accès piéton depuis la rue a été créé.
Le bâtiment répond à la totalité du cahier des charges établi pour l’ensemble des constructions du quartier par Jean Willerval, architecte coordinateur de l’opération de rénovation du quartier de l’Hôtel de ville : plan cruciforme, dégagement du rez-de-dalle par une « taille de guêpe », gabarit de l’immeuble, et respiration entre les constructions par un éloignement de 30 m, palettes et teintes des matériaux, hauteur de la construction.
Compte-tenu des dimensions du bâtiment, son plan correspond à une double-croix, comme d’autres immeubles de dimensions similaires sur le quartier (Allianz, Résidence André Lhote, Hôtel Mercure), mais reliées par une base commune.
Le bâtiment se compose donc de deux corps de bâtiments de 9 et 12 niveaux, reliés par un bâtiment de 3 niveaux qui forme un pont entre les 2 tours, laissant la partie de circulation piétonne libre d’accès.
Le Centre comprend 130 logements et 98 places de stationnement, en location auprès de Parcub, gestionnaire des zones de stationnement de Bordeaux Métropole.
Le bâtiment le plus haut (tour E) mesure 36 m par rapport à la dalle, l’autre (tour D) 27 m.
Le bâtiment a une structure simple : ossature en béton par poteaux, poutres, voiles, et dalle, les allèges et garde-corps sont en béton clair de granulat moulé.
4 RAISONS JUSTIFIANT LA SELECTION EN TANT QUE BÂTIMENT DE VALEUR REMARQUABLE ET UNIVERSELLE
1 – appréciation technique
La simplicité de son mode constructif (entièrement en béton), et la rationalisation de sa distribution (circulations verticales (escaliers, ascenseurs, et gaines techniques dans les blocs centraux, correspondant aux cœurs des croix), ont permis au bâtiment de s’adapter à la modernisation de la résidence, sans modification de ses structures.
2 – appréciation sociale
Conçu initialement comme un quartier d’habitation, avec l’évolution du programme, la part de logement dans le quartier a été fortement diminuée (elle correspond aujourd’hui à un immeuble sur huit). Ce bâtiment fait partie des immeubles de logements, qui permettent au quartier de ne pas être qu’un centre administratif, avec une vie correspondant uniquement aux heures de bureaux.
Les appartements sont spacieux et le confort installé dès la construction confirme la volonté de voir dans ce quartier une offre de logements « de luxe »
La proximité immédiate du centre commercial en fait un lieu apprécié et animé.
3 – appréciation artistique et esthétique
Francisque Perrier, l’architecte de ce bâtiment, a construit d’autres immeubles de logements dans le quartier, respectant tous l’intégralité des prescriptions du cahier des charges établies par Jean Willerval, architecteur coordinateur du quartier, que ce soit le plan en croix, le rétrécissement du rez-de-dalle, le gabarit et la hauteur du bâti, ou la palette des matériaux utilisés.
Pour éviter une monotonie formelle qui résulterait de l’application stricte de ces prescriptions, sur l’ensemble de ses réalisations, Francisque Perrier a su créer un jeu savant autour des courbes au niveau des garde-corps, différents sur chaque bâtiment de logement qu’il a réalisé.
Ici, le dessin des bandes, à la fois allèges des fenêtres, et garde-corps des balcons, s’arrondissent aux angles des branches de la croix, effaçant la dureté des lignes. La différence de hauteur des deux tours contribue à rendre le bâtiment encore plus aérien.
L’immeuble a conservé ses couleurs d’origine, dont l’alternance des lignes marron et beige qui créée l’horizontalité dans les constructions du quartier.
4 – arguments sur le statut canonique (local, national, international)
Situé sur la dalle, il répond parfaitement aux exigences architecturales de Jean Willerval dont il est devenu le symbole. Il est inscrit dans le périmètre du plan déterminé par Jean Royer et Jean Willerval, architectes coordinateurs du quartier, pour la rénovation du quartier de l’hôtel de ville.
L’élégance de ses lignes a rapidement fait de lui un des bâtiments emblématiques du quartier, et l’un des plus appréciés. Il est notamment connu pour être le bâtiment le plus photographié, et ce à l’échelle internationale.
5 – évaluation du bâtiment en tant qu’édifice de référence dans l’histoire de l’architecture, en relation avec des édifices comparables :
Il respecte les préconisations de la Charte d’Athènes avec sa forme en croix (le droit à la lumière) et les espaces de respiration partagés. Il est aux yeux des promeneurs l’exemple de l’architecture réussie du quartier.
DOCUMENTATION / ARCHIVES
Archives écrites, correspondance, etc.…
Archives Municipales de la ville de Bordeaux
Fonds moderne des archives 538 O 1
Fonds Mériadeck de la Mémoire de Bordeaux
Publication EDF : Bordeaux Mériadeck : rénovation tout électrique ; 1980
Maquette de présentation accompagnée d’un courrier de J.Willerval
PC 73 Z 0680 : permis de construire et documents inclus.
Actes de vente SBRU à UFFI pour le terrain (1973), UFFI à SCI Les Tours (1975) et UFFI à SBRU pour les parkings (1976).
Cahier des Charges du quartier Mériadeck, SBRU 1967.
Autres sources, films, vidéo, etc. :
Steven Monteau: The most photographed building in Mériadeck (Internet)
Photographies et dessins récents
Le Centre : archives de la ville de Bordeaux
Archives Mériadeck La Mémoire de Bordeaux